samedi 9 mars 2013

Ouvéa et retour à Nouméa (snif)

J'ai donc pris l'avion à Lifou pour le rendre sur Ouvéa. Bon là c'était le summum du rikiki l'avion comptait 18 places et encore le vol n'était pas complet ! On embarque donc dans notre petite casserole volante et là le commandant himself vient nous faire les recommandations d'usage plié en deux dans le mince couloir entre les sièges. Ça donnait à peu près ça "Mesdames et messieurs bonjour et bienvenue sur le vol Lifou - Ouvéa, merci de bien vouloir boucler vos ceintures, les issues de secours sont à l'avant et à l'arrière de l'appareil (ndlr lol euh "l'appareil" fait genre 5m de long je pense qu'on aurait trouvé en cas de besoin) et vous avez des gilets de sauvetage sous vos sièges. Le temps de vol jusqu'à Ouvéa sera de 20 minutes." Là le gars sort par l'escalier dépliant au bout de l'avion et apparaît deux secondes après dans le cockpit qui n'est pas fermé donc c'est cool on peut tout voir :D c'était bien parce que comme on ne vole pas haut on a eu de superbes vues sur Lifou et après sur Ouvéa en arrivant. L'aéroport d'Ouvéa est encore un brin plus petit que celui de Lifou mais bon on en est plus à ça près ! Je commence donc à marcher en direction du village le plus proche pour pouvoir faire du pouce jusqu'à Lekiny dans le sud. J'avais pas fait 100m que déjà une voiture me prend en pitié et s'arrête près de moi \o/ le type, un petit jeune, n'allait pas vraiment là apparemment mais qu'à cela ne tienne il m'emmène jusqu'au camping en me donnant quelques indications sur les endroits où on passe. Après avoir planté ma tente malgré des rafales de folie je pars voir le pont de Mouli qui est à quelques pas du camping. Je me fais aussi pote avec un des chiens du camping qui décide de me suivre après que je l'ai papouillé un peu. Bon par contre au bout de deux jours la tente c'était devenu un refuge SPA -_- tous les chiens dormaient autour ce qui en soit me gêne pas mais bon dès qu'il se passait un truc ils se mettaient tous à gueuler au milieu de la nuit et ils ont pissés sur ma tente les baterds ! Bref, le fameux pont en lui même n'a rien d'exceptionnel si ce n'est qu'il relie Ouvéa à une petite île dans le prolongement, mais c'est surtout les eaux qu'il surplombe qui sont incroyables ! D'un côté un espace protégé où les poissons viennent se reproduire, le tout encerclé par des falaises rongées par l'érosion. De l'autre côté la couleur de l'eau varie du bleu foncé au bleu turquoise en fonction de la profondeur du fond. Si on est assez patient on peut voir des petites tortues remonter à la surface pour respirer et des raies tapies sur les fonds. Ce côté du pont est bordé par deux langues de sables blancs qui s'arrondissent pour dessiner les contours des îles des deux côtés (d'ailleurs voir ma photo ci dessous). En continuant de l'autre côté du pont on passe sur une section de route où il faut ralentir car c'est une aire de reproduction des puffins (rien que le nom j'adore). Les puffins sont des oiseaux qui viennent pondre leurs œufs ici, et en fait c'est rigolo car ils creusent des terriers. Le problème c'est qu'ils utilisent la route comme piste de décollage et d'atterrissage car c'est bien dégagé mais du coup j'en ai vu 3 écrasés malgré les panneaux indiquant d'être prudent. Non loin de là en bord de route est basé le snack Fassy. Ça a été ma petite cantine pendant les deux jours que j'ai passé dans le sud de l'île. En fait y a un truc que j'aime bien aussi en Nouvelle Calédonie c'est que les gens ont des coupes de cheveux trop funky ! Et puis y en a pas deux qui ont la même, et j'aimais bien parce que le gars du snack là, Joani de son petit nom, il avait une coupe de cheveux qui me faisait penser à Toad dans Mario. Donc voilà j'étais fan et en plus pour 4€ j'avais une barquette bien remplie avec de la viande, du riz, des légumes et un bout de pain ! Incroyable pour ici ^_^ tout au bout de l'île il y a un petit spot de snorkeling malheureusement il y avait énormément de courant quand j'y ai été donc j'ai déclaré forfait parce que même en palmant comme une demeurée je faisais du sur place. Dommage car il y a apparemment de beaux tombants, enfin ça m'a quand même permis d'avoir une jolie vue sur les pléiades du sud. Au nord et au de l'île se trouve de petits chapelets d'îles qu'on appelle les pléiades, vestiges de ce que fut l'atoll avant de faire plouf. J'ai aussi profité d'être dans le sud de l'île pour rendre visite à Marjorie, une des deux sculpteurs de l'île. J'ai donc passé une petite commande pour remporter de jolies souvenirs dans mes valises. Après deux jours au camping de Lekiny je suis remontée vers Fayaoué plus au centre de l'île. Un bon point de départ pour visiter ce que je n'avais pas encore vu et également plus près des commodités genre magasins de bouffe. J'étais d'ailleurs sur le retour de la banque quand une voiture s'arrêta près de moi, et là sur qui je tombe pas : le gars qui m'avait emmené le premier jour au camping ! Nous nous présentons donc et je fais la connaissance de Nono -Christian pour le prénom français car ici ils ont tous deux prénoms- qui est pompier à l'aéroport. Je vous arrête tout de suite pas genre sexy pompier beau gosse, faut dire que c'est pas pour l'activité qu'il y a à l'aéroport, il doit pas y avoir grand chose à faire mais bon ! Donc il me reconduit à mon gîte et me propose finalement de me faire visiter le nord de l'île en voiture. Merveilleux ! Nous voilà donc partis. C'est cool de visiter avec un kanak car ici ils ne sont pas fans des panneaux indicatifs donc pas facile de se situer et des fois il y a des choses à voir mais si on ne connait pas c'est mort. On a donc été au trou bleu d'hanawa pour commencer. Ce trou d'eau où l'on peut voir nager quelques petits poissons a été rendu célébré par le commandant Cousteau qui a essayé d'en déterminer la profondeur mais n'a jamais trouvé le fond ! L'énigme reste entière encore aujourd'hui. Juste à côté des cases destinées à être un gîte ont été abandonnées. Apparemment le propriétaire aurait un peu déconner avec l'argent qui aurait du être utilisé pour le gîte et donc ça a été laissé comme ça. Dommage car c'était quasiment fini. On a continué notre chemin vers Saint Joseph où il y a là une grande église. Bon honnêtement les églises ici sont un peu moches, celle là est passable mais bon le toit en tôle ça le fait vraiment pas... Mais bon quand on a de si belles plages on peut se permettre de si moches lieux de cultes. Petit tour dans les différentes tribus du nord, on passe notamment par Gossanah, tristement célèbre pour sa grotte où se déroula la tragédie de 1988 (d'ailleurs pour ceux qui ne l'ont pas encore vu sauter sur L'ordre et la Morale). On est d'ailleurs passés près de ladite grotte mais si elle est restée ouverte pendant plusieurs années pour que les gens puissent s'y recueillir elle est aujourd'hui fermée. On est également passés devant la tombe de Djoubelly Wea , qui le jour des un an de commémoration des 19 morts de la grotte exécuta Jean Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene, deux hauts représentants du FLNKS qui sont restés muets comme des carpes pendant que les autres étaient embourbés dans leur merde et sont sortis de leur trou pour la signature des accords de Matignon... Comme m'a dit Nono "A quoi ils s'attendaient en venant ici à part à se prendre une balle ?!" Bon j'aurais pas été jusque là mais je pense que c'est le genre de récupération médiatique qui est insupportable et d'autant plus pour des gens qui sont encore dans le deuil. Venir se recueillir sur la tombe de mecs qu'on a laissé crever la bouche ouverte c'était un peu gonflé... Bref donc on est passé devant la tombe de ce mec qui s'est fait shooté aussitôt par le garde du corps de Tjibaou où il y a une plaque que j'ai trouvé assez révélatrice de l'état d'esprit kanak. Sur la plaque est écrit en gros "Pardon" et un vœu est formulé pour que les 4 familles (Tjibaou, Yeiwene, leur assassin et son assassin à lui) soient réconciliées. Sinon sur un registre un peu plus léger Nono se complaisait à me montrer tous les plants de Cannabis qu'on croisait devant les maisons qui bordaient la route. En fait depuis les événements de la grotte l'état français l'a complètement écrasé (en même temps c'était bien le moins qu'il pouvait faire) et donc en gros tout le monde fait un peu ce qu'il veut. Du coup ça m'est arrivé plusieurs fois qu'on me propose de la weed gratos... J'en regrettais presque de ne pas fumer haha (Lola, Pauline je vois vos yeux briller :P). Enfin du coup y a 3 pauvres gendarmes qui terrorisent les touristes qui mettent pas leur ceinture mais qui saluent gaiement les pick up dont l'arrière est rempli de gamins. On est revenus tranquillement vers Fayaoué en faisant un stop sur une des plages de l'est de l'île et c'était pas du joli ! Toutes les saletés de l'océan venaient s'échouer là et c'était carrément degueux. Y avait carrément des bouteilles en plastique qui devaient venir d'Asie ou quelque chose comme ça car le format était inconnu au bataillon en Nouvelle Calédonie. Sur le retour on est aussi passé chez Nono, bon ben piaule de mec en France ou case de mec en Nouvelle Calédonie même combat. Y avait une télé, un lit, un canapé et du bordel ! Mais bon c'était sympa de voir, et puis du coup il m'a expliqué un peu la fabrication des cases, l'entraide générée autour de ça etc. C'était aussi très drôle car il m'a montré son rikiki plant de cannabis et il était trop dégouté parce que sa mère ne voulait pas qu'il fume alors elle ne l'autorisait pas à en faire pousser plus. Le lendemain, avec des gens rencontrés au gîte où je campais nous sommes repartis dans le nord en quête de la passe au requin, normalement l'excursion se fait avec un guide mais celui ci avait annulé l'excursion à cause du mauvais temps. En fait c'est assez facile à trouver mais c'est quand même mieux si on connait un peu les marées... On a donc longé une plage jusqu'à arriver à un bras de mer qu'il fallait traverser. Bon heureusement y avait un gars costaud dans le groupe auquel nous faibles femmes avons pu nous accrocher parce qu'il y avait énormément de courant pour rejoindre l'îlot duquel on peut voir les requins. On a donc marché le long de la plage sur l'îlot, duquel on avait d'ailleurs une vue magnifique sur les pléiades du nord, et effectivement on apercevait des ombres et parfois des petites pointes d'ailerons émerger de l'eau. On a voulu aller voir d'un peu plus près mais bon faut bien avouer que quand l'aileron se tourne vers vous et commence à avancer ça fait son petit effet et tout le monde est ressorti de l'eau illico ! Mais on a quand même eu la chance d'en voir passer un à un mètre du bord à un endroit où l'eau était parfaitement claire. Du coup on a tous cramé à fond car on avait tous laissé nos affaires sur la plage principale. Mais c'était un mal pour un bien, car ça a amorcé le bronzage sur les zones encore toutes blanches :P oui parce que la marque du short c'est vraiment vilaino. Dimanche, toujours avec des gens rencontrés au gîte, c'était journée plage à côté du pont de Mouli (oui c'est tellement beau que ça a un goût de reviens y... J'ai toujours le goût dans la bouche d'ailleurs ;). Et à ce propos on n'était pas les seuls à avoir eu l'idée. Pas mal de familles et amis se retrouvent pour pique niquer, jouer au foot, barboter, pêcher etc. La sortie en famille du dimanche quoi. Bon on a un peu failé pour le retour car on était venu en pouce et on s'y est pris un peu tard pour le retour sachant que la route principale d'Ouvéa c'est pas vraiment le periph' parisien niveau circulation... Heureusement on était pas trop trop loin de chez Marjorie la sculptrice (oui j'invente un féminin mais merde aussi, les filles aussi ont le droit de sculpter) enfin on a bien marcher plus d'une heure quand même avant d'arriver chez elle et elle a eu la bonté de nous raccompagner. Ouf ! Le lundi je me suis rendue à la savonnerie et l'huilerie. Ces deux usines sont complémentaires à l'huilerie on coupe le coprah (c'est l'intérieur de la coco) en petits bouts, puis on le chauffe et on le presse pour en extraire l'huile. Ce qui reste est utilisé pour nourrir les cochons. Avec l'huile on fabrique ensuite du savon en la mélangeant avec de la soude caustique (zaza j'ai pensé à toi et à ton "z'etes caustique!" Quand j'ai vu ça et d'ailleurs le bracelet que vous m'avez offert Dan et toi s'est cassé à Ouvéa, je crois que c'est un signe non?). En fait ils mentent pas dans Fight Club on peut vraiment faire du savon chez soit. Quand je m'y suis rendue les usines étaient vides, en fait les ouvriers avaient été renvoyés chez eux car un de leur collègues était décédé quelques jours plus tôt. Il n'y avait dans l'usine que Wanabo -Édouard pour la VF- qui m'a gentiment proposé de me raccompagner puisqu'il partait de toute façon. On papotait donc sur le chemin et je lui racontais qu'un certain Nono très gentil m'avait fait visité un peu l'île et là il me répond "- Nono le pompier, ce gamin là ! Haha ! - (moi) Oui c'est bien lui ! Tu le connais ? - C'est mon cousin !" Bon alors faut dire qu'ici c'est difficile de rencontrer deux personnes qui n'ont pas de lien de parenté mais bon c'était drôle. Du coup on arrive au gîte et voilà pas qu'il me propose de revenir le soir même et de m'emmener voir le sud de l'île ! Décidément dans la famille ils ont raté leur vocation de guide touristique. Bon j'avais déjà été dans le sud mais ça ne se refuse pas alors ce fut convenu. Ce jour là il faisait tellement chaud, et il n'y avait pas un souffle d'air, que j'ai passé le reste de l'après midi à papoter avec un mec qui bossait à la construction d'une nouvelle case pour le gîte. C'est ça qui est bien ici en fait c'est très facile d'engager la conversation et les gens sont assez ouverts. Il y en a qui ne veulent pas parler mais ça se voit tout de suite et ça reste assez rare. Les rapports sont très spontanés et sincères. Le soir venu Wanabo est donc repassé me chercher avec un ami à lui, genre le gros cliché baba cool avec une grosse touffe frisée et une grosse barbe et qui fumait son pétard tout du long. J'ai pas entendu le son de sa voix une seule fois bien qu'il ait eu l'air de s'intéresser à la conversation puisque des fois Wanabo lui répétait des trucs que je disais. Sur le chemin du retour on a fait une petite chasse au crabe des cocotiers mais on en a pas trouvé de très gros alors on les a laissé filé les petits. Bon la chasse au crabe c'est pas compliqué il faut juste de bons yeux et rouler lentement en voiture mais les crabes c'est complètement con ça bouge même pas quand on s'approche ou à la lueur des phares. J'ai mieux compris à ce moment là pourquoi on en voyait tant écrasés sur les routes. On a aussi vu un puffin se poser sur la route ! C'est vrai qu'ils atterrissent un peu à l'arrache puis comme ici ils sont toujours en train de fumer au mieux et bourrés ET en train de fumer au pire ben les réflexes nécessaires à la survie des puffins ne sont pas vraiment au rendez vous. Bon mais le notre en a réchappé. Finalement pour ma dernière journée an Ouvéa on a loué une voiture en commun avec un couple du gîte ce qui nous a permis de visiter pas mal de trucs et à moindre frais. Nous sommes allés à la grotte d'Hulup, la seule grotte qui se visite sur l'île. La première salle est constituée d'un impressionnant plafond de fines stalactites et quand on cogne un peu sur les plus épaisses ça résonne comme un tuyau en fer. En descendant dans la deuxième salle on commence à voir un peu d'eau et dans la troisième on peut carrément se baigner. C'est intéressant car d'une salle à l'autre les couleurs changent ainsi que la composition de la roche. Au départ c'est très clair avec des stalactites assez lisses puis plus on avance plus ça devient gris foncé et la surface est davantage corallienne. Cette grotte a été découverte par hasard alors qu'une carrière était exploitée ici, c'est un coup de dynamite qui a révélé l'entrée. Nous sommes ensuite allés au nord pour faire une petite randonnée palmée. Il y a là haut un courant dérivant qui longe la côte et par lequel on peut se laisser porter. C'était sympa mais le courant était vraiment fort et notamment aux endroits où il y avait vraiment des choses à voir, mais le principe de se laisser porter est sympa, c'est comme un film qui déroule devant les yeux. Après ça il a fallu rentrer faire la valise pour repartir sur Nouméa... Le seul bon point de ce retour c'est que j'ai enfin trouvé du bon pain comme chez nous \o/ à un prix exorbitant certes mais quand on aime on ne compte pas ! J'ai visité le centre culturel Jean Marie Tjibaou, plutôt intéressant même si personnellement j'ai trouvé l'architecture super moche (alors que toute la comm' du centre est basée là dessus), peu de choses à l'intérieur finalement mais le bâtiment est bien fait et les quelques trucs présents sont sympas. J'ai aussi visité le Musée de la ville de Nouméa assez complet il reprend l'histoire de la ville mais aussi plus globalement du territoire et notamment le rôle des kanak dans les deux guerres mondiales. Plutôt bien fait, il y a aussi une vidéo qui parle de l'exposition coloniale de 1931... Encore une grande fierté pour la France il y a moins d'un siècle quand même. Et j'ai fini par un petit tour au marché, assez sympa avec des choses appétissantes :) !

Voilà donc pour résumer la Nouvelle Calédonie je kiffe et ça m'énerve quand j'entends les gens à l'auberge dire des trucs genre "il parait que les kanaks sont pas sympas" "c'est dangereux de se promener la nuit ils sont violents" bon ben 1/ t'es pas content rentre chez toi et 2/ c'est vrai que la France tu te fais jamais agressé... Bref ça m'agace, je dis pas qu'il n'y a pas certains comportements condamnables mais bon, ben c'est un peu le risque quand tu débarques sur un territoire et que tu pisses à la gueule des gens. Donc oui c'était y a longtemps et oui les comportements évoluent mais bon dans le fond, on a pas eu de scrupules y a 25 ans à exécuter froidement des mecs reclus dans une grotte alors qu'en Europe les groupes indépendantistes à la mord moi le nœud font péter des bâtiments sans pour autant qu'on leur loge des balles dans le crâne. Donc voilà c'était le coup de gueule anti colonialiste haha, mais la couleur de peau fait encore trop de différence c'est triste.

Pour finir sur une note plus joyeuse : Ouvéa je t'aime et je reviendrai pour nager avec les raies mantas <3

Sur ce départ pour l'aéroport c'est parti pour 40h avant d'arriver à Pittsburgh wouhou \o/

lundi 4 mars 2013

Kanaky - Nouméa et Lifou

Chaque fois que j'arrive dans un nouveau pays, c'est le choc par rapport au précédent. La Nouvelle Calédonie n'a pas fait exception car en arrivant de Sydney et plus particulièrement d'un quartier qui ne dort jamais, la tranquillattitude calédonienne m'a fait bizarre au premier abord (mais je me suis vite habituée ne vous inquiétez pas :P) ! Je suis arrivée à l'aéroport de La Tontouta aux alentours de midi. Déjà c'était le plus petit aéroport que j'avais jamais vu ! Je crois bien qu'il n'y a qu'une piste. Je descends donc et me rends au tapis roulant pour récupérer mon cher sac-maison. Il finit par arriver dans les derniers et j'étais bien contente de l'avoir car tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir le sien ! Et oui juste quand je récupérais le mien, le rideau de fer du tapis s'est fermé et quelques mines déconfites se sont dirigées vers le bureau de réclamation. Je sors alors de l'aéroport en quête de la ligne de bus qui mène en ville mais on est tellement au milieu de rien que finalement j'ai choisi de prendre une navette qui m'emmène direct à l'auberge (plus cher forcément mais j'étais trop dépitée et il faisait trop chaud !). Je me rends au comptoir qui est à 100m de la sortie et me rends compte que j'ai oublié de changer mes derniers dollars australiens, retour donc au hall et là "ah bah oui elle a déjà fermé la fille du bureau de change, ça rouvre pas avant le prochain vol, à 17h". Là je me suis dit okay bienvenue en Nouvelle Calédonie \o/ en gros la meuf ça l'avait saoulé elle avait fermé son truc. Et tout le monde n'était même pas encore sorti. Heureusement il y a EuroCard MasterCard ! Je fini donc par rejoindre la fameuse auberge où on m'explique que là c'est samedi après midi et que tout est fermé jusqu'à lundi matin. Wouhou comment vais je manger pendant deux jours re-\o/ !! Donc je suis quand même partie en ville en me disant qu'il devait bien y avoir quelque part un supermarché ou quelque chose quoi... Ben j'ai vraiment cru pendant un moment que c'en était fait de moi à moins de manger du tissu parce qu'à part les magasins de fringues tout était effectivement fermé. Et là quelque chose arriva ! Après une heure de recherche un magasin d'alimentation générale m'apparut ouvert (rien que le panneau avec écrit ça j'avais l'impression de me retrouver à Bobigny 15 ans plus tôt... Bon 10 ans plus tôt je ne suis pas encore si vieille tout de même !), j'y vais donc trop heureuse de voir ma mort ajournée. J'entre et là : nombril de pape (copyright Victor Hugo) ! DES CHINOIS !!! Ben oui y avait bien qu'eux pour avoir un magasin ouvert quand tout est fermé !! Alors là j'avoue que pour le coup intérieurement je leur ai demandé pardon pour toutes les vannes à leur encontre haha ! Bon cela dit après un tour dans la boutique j'ai pu constaté qu'il n'y avait pas grand chose à part des paquets de riz, des noodles et des litchis en boîte. Mais bon j'ai trouvé de quoi survivre. Le dimanche fut une journée dédiée au comatage étant donné qu'il n'y avait de toute façon pas grand chose à faire et que malgré la chaleur il faisait gris et il pleuvait. Donc pas le courage d'aller à la baie des citrons ou à l'anse vata pour snorkeler. Ah oui d'autant plus que j'aimerais bien savoir qui a décidé de faire Nouméa à son emplacement actuel ! Parce que c'est tellement vallonné de partout que c'est pas évident de s'y balader à pied, rien que l'auberge qui est bien en hauteur c'est le calvaire pour y aller, à chaque fois j'y arrive complètement trempée de sueur, horrible. Bon ok du coup la vue est belle, mais quand même ! Le lundi, mon dernier jour à Nouméa était donc destiné à la résolution de problèmes techniques concernant la suite des événements. J'avais prévu initialement de passer 3 jours à Nouméa, 4 sur l'île des pins qui est située au sud de la grande terre, quelques jours à Lifou et quelques jours à Ouvéa. Sauf qu'en arrivant là bas la réalité calédonienne a dit : non ! Je voulais faire ce périple en bateau car beaucoup moins cher que l'avion, mais à mon arrivée le 16/02 j'ai constaté que le bateau faisant les voyages entre les îles était en carénage à partir... Du 16/02 -_-'. Je me suis donc renseignée sur la seconde option qui est de faire le voyage dans une espèce de cargo qui prend aussi des voyageurs mais celui là quant à lui était en liquidation (enfin la société était en liquidation judiciaire). Nerf bon et bien cap sur l'agence Air Calédonie ! J'ai finalement laissé tomber l'île des pins et suis partie sur une semaine à Lifou et une semaine à Ouvéa, 100% îles loyautés.

Départ donc le lendemain de l'aéroport Magenta situé à Nouméa même. De nouveau je bats mon score de plus petit aéroport jamais vu. Ça ne doit même pas faire 100m de long. À un bout du hall la porte des arrivées et de l'autre la porte des départs. Au milieu une boutique qui ouvre et ferme selon l'humeur et les occupations de la caissière (faut dire que l'afflux de clients est limité). Il y a aussi une cafétéria où en arrivant j'ai trouvé 3 nanas derrière le comptoir : la première fumait sa clope et m'ignorait totalement, la deuxième discutait avec la première et la troisième j'ai bien réussi à capter son attention mais quand je lui ai dit que je ne voulais pas un sandwich au fromage parce que j'aime pas le fromage elle m'a proposé un panini... Sauf qu'ils étaient tous au fromage. Donc j'ai laissé tomber la cafétéria et me suis dit que je me ravitaillerai plus tard. Enregistrement des bagages, passage au contrôle des sacs cabines... Euh ah non ça en fait y en avait pas, donc on peut prendre sa petite bombe, sa machette ou son gun avec soit pas de problème. Puis finalement embarquement dans l'avion ma foi en toute simplicité, l'avion étant tellement petit que l'espèce d'escalier dépliant dont il était équipé faisait bien l'affaire. Et hop décollage vers Lifou, temps de vol : 30 minutes. Pfff même pas le temps de faire la sieste. Aéroport de Lifou encore plus épique que celui de Magenta ! Bon déjà là on a carrément laissé tombé les tapis roulants, les bagages sont disposés sur un comptoir et on se sert. La taille du hall fait moins de la moitié de Magenta, c'est mignon tellement c'est rikiki, ça on ne risque pas de se perdre ! De là un bien sympathique bonhomme m'a auto stoppé jusqu'à Wé où j'ai rejoint la copine de ma sœur Jany : Aurore. Alors il faut savoir qu'ici on ne dit pas faire du stop mais faire du pouce. Après un déposage de sacs, direction la plage de Chateaubriand à 250m. Beeeen ça va y a pire comme cadre de vie ! Sable blanc, eaux turquoises... Mes photos FB sont suffisamment parlantes je crois. Le soir même sur les conseils d'Aurore je décide de mon périple sur cette île qui l'air de rien est plus grande que la Martinique. L'avantage c'est que le pouce fonctionne bien donc même sans voiture je vais pouvoir bouger un peu. C'est donc parti tente sur le dos pour le nord et la tribu d'Easo. Bon quand je dis tribu ne vous imaginez pas des gens à moitié nus le corps peinturluré. Tribu = village, c'est juste que l'organisation hiérarchique est différente. L'île est découpée en 3 districts, chaque district à une grande chefferie où siège le grand chef et chaque tribu à une chefferie où on trouve le petit chef (j'abrège mais globalement c'est ça). J'arrive donc au camping qui est situé juste en face de la grande baie de Santal, en fait je n'ai que quelques pas à faire pour me retrouver sur la plage de coraux, il n'y a que moi c'est assez paradisiaque. En plus j'ai réussi à poser ma tente sous un arbre autre qu'un cocotier. Oui parce que depuis que Keith Richards s'est pris une coco sur la tête moi aussi j'ai peur de ça ! Une première exploration des fonds marins s'est donc imposée à moi. Eh ben comparé à d'autres endroits c'est pas oufissime mais j'étais déjà super contente de ce que j'avais vu ! Plein de petits poissons et même quelques uns bien balaises que j'aurais bien aimé voir finir dans mon assiette m'enfin. Ah oui, et bien sur comme je suis très doué d'un point de vue organisationnel... J'avais laissé mon maillot de bain à Wé chez Aurore -_-' bon mais quand on est dans un des plus beaux lagons du monde ce n'est pas ça qui vous arrête mais tout de même. Et non je n'ai pas nagé nue dans la mer pour les petits vicieux qui se feraient de fausses idées ! Dans l'après midi j'ai également été faire un tour à la baie de Jinek, située à 5 minutes du camping et qui est aussi appelée l'aquarium. Et pour cause, ces eaux translucides sont protégées et donc très poissonneuses, rien qu'en regardant du bord on peut apercevoir les poissons. Au delà de la richesse des fonds le cadre est également superbe et la baie est délimitée par de magnifiques falaises boisées. J'ai poursuivi ma route jusqu'à Notre Dame de Lourdes un nom qui sonne bien prestigieux pour en fait une minuscule chapelle fermée. Là où ça devient intéressant en revanche c'est qu'elle est située sur la falaise de la pointe de la baie de Santal, la vue sur les environs y est donc magnifique ! J'ai continué ma visite du nord de l'ile en me rendant dans la vanilleraie de Félix et Jeanine Bolé à Mucaweng. Félix est le premier à avoir introduit la culture de la vanille sur l'île. Il a ensuite formé d'autres habitants de l'île afin d'essayer de donner un souffle économique et créer de l'emploi sur Lifou. Aujourd'hui leur vanilleraie tient plus lieu de centre de formation que de vraie exploitation. D'ailleurs les lianes de vanilles sont disséminées assez aléatoirement à travers tout le beau jardin que Jeanine chéri tant. J'ai donc eu droit en fin de visite à une tasse de café vanille... Bon je dois avouer que comme j'aime pas le café à la base j'ai mis 6 tonnes de sucre et du coup j'ai pas trop senti le goût de la vanille, m'enfin. Nous devisions donc tranquillement autour du café quand Jeanine me proposa de rester déjeuner pour reprendre des forces afin de partir plus au nord pour voir les falaises de Jokin, falaises qui étaient dans mes objectifs de visite du jour. Nous avons donc mangé un repas probablement approuvé par tous les nutritionnistes du monde, du riz accompagné de purée haha ! Bon il y avait aussi quelques bouts d'une espèce de bœuf chelou. Mais ça m'a fait rire ça m'a fait pensé aux Australiens qui accompagnent le poulet avec du porc :D donc après ce déjeuner nous sommes encore restés à papoter, c'était sympa et en plus ils m'ont appris plein de trucs sur la vie à Lifou, le mode de vie Kanak etc. je m'apprêtais donc à m'en aller aux falaises de Jokin quand Jeanine me proposa de revenir aussi pour le dîner et de me ramener au camping ensuite \o/ je suis donc partie à pied aux falaises, la route de ce côté là est bien jolie, c'est très boisé et la route du coup est ombragée, ils appellent cette section de route le tunnel vert. Les falaises de Jokin sont vraiment magnifiques, en fait je suis arrivée et je me suis dit "ok je suis amoureuse de Lifou c'est officiel!". Des eaux émeraudes dans lesquelles on distingue des petites formations coralliennes et juste en face une magnifique falaise percée de grottes dont une fermée par une barrière de bois. Félix m'apprendra lors du dîner que cette grotte était un cimetière et qu'il est donc interdit d'y aller. Bref c'est le genre de spectacle qu'il est difficile de décrire à moins d'être écrivain quoi mais eux c'est leur métier ! Après quelques instants de contemplation je suis donc retournée chez Jeanine et Félix pour le dîner. On a mangé une soupe de pigeon, fraîchement tué le matin même, et des légumes cueillis dans la soirée. La viande était plutôt bonne et bien fondante car comme dit Jeanine "c'est biiiiien cuit là" par contre le bouillon avait un goût chelou. Jeanine m'a aussi fait beaucoup rire car elle garde un de ses petits fils avec elle car les parents ont des boulots à horaires décalés et donc c'est un peu compliqué. Donc le petit Devon a deux ans et comme tous les enfants de deux ans a de l'énergie à revendre et est toujours en mouvement. Et donc elle est tout le temps après lui pour lui dire d'arrêter les bêtises et ponctue tous ses injonctions d'un long "puréééééééée!!" Bon la plupart des menaces n'ont aucun effet mais elle arrêtait pas pour autant avec ses purée c'était bien drôle. Mais bon il faut l'entendre avec l'accent et tout pour que ce soit vraiment drôle. Enfin ils m'ont ramené après le dîner comme prévu. Le lendemain j'ai décidé de faire une journée plan plan car l'air de rien j'avais bien marché la veille. J'ai été me baigner le matin dans la baie de Jinek qu'on surnomme aussi l'aquarium. Que dire si ce n'est que le surnom est amplement mérité ! On a pas sitôt mis la tête dans l'eau que déjà les petits poissons commencent leur défilé. On zig zag entre les patates de corail tout en observant les habitants, plus on s'éloigne de la côté plus ça devient profond ce qui donne des endroits assez sympas où l'on peut plonger en apnée à 3/4 mètres pour essayer de voir si quelque chose se cache sous les rochers. Vraiment super, de plus comme cet endroit est protégé on peut vraiment y voir des poissons assez balaises. J'ai aussi aperçu un tricot rayé mais que depuis la surface, dommage. Après ça je suis partie au ravitaillement, oui ça paraît débile mais ici on achète pas ce qu'on veut, où on veut et quand on veut. La première boutique était à 5km de mon camping donc c'est une excursion qui se prévoit quand on a pas de voiture ! Après mes courses je me suis mise en quête de la plage kiki, qu'autre m'avait recommandé d'aller voir. Je me mets donc en chemin et trouve la propriété par où le chemin commence. Je m'engage dans le sentier et là un croisement. Je prends un chemin au hasard en essayant tout de même de m'orienter un minimum et de prendre la direction de la plage. Je marche, je marche et commence à arriver dans la forêt. Au bout de 15 minutes énervée contre moi même je me rends à l'évidence et me dit que comme toujours quand il faut choisir entre deux chemins, j'ai commencé par le mauvais ! Ce don s'est révélé fonctionné dans quasiment 100% des cas, une espèce d'instinct de folie quoi. Je repars donc à l'envers et prends l'autre chemin qui au bout de 5 minutes s'est avéré déboucher sur... La propriété voisine. Excédée je repars donc dans la forêt. Bien sur je suis en tongs et me nique les pieds sur les branches et les cailloux et bien sur il est midi, car j'ai aussi le don du timing, donc je sue comme un porc. Long story short après avoir marché un bon moment je suis tombée sur une espèce de carrefour sylvestre sans aucune indication du chemin à prendre, ce qui a conduit à mon forfait et à l'échec de la mission plage kiki. Tant pis... À la place je suis retournée à l'aquarium et le soir je me suis mis en quête des tortues. Oui car sur la plage du camping il y a un ponton et on m'avait dit qu'il était possible de voir des ptites turtles en fin de journée. Me voilà donc équipée des palmes, masque et tuba à la recherche de mes amies marines. En fait il faut savoir qu'il y a 2 moments magiques, le premier c'est quand tu cherches et d'un coup tu tournes la tête et en voilà une ! Le deuxième ben c'est simplement de plonger et nager à côté :) c'était vraiment un super moment et la dernière que j'ai vu était vraiment pas farouche et j'ai carrément pu la toucher (j'avoue j'avais trop envie de m'accrocher à sa carapace et de me laisser trainer mais bon je ne voulais pas la stresser). J'ai achevé mon séjour dans le nord de l'île par deux superbes plongées où j'ai vu de magnifiques gorgones, plein de mignons poissons, des requins et des grottes sous marines dans lesquelles la lumière du jour perçait. Bien mieux que la grande barrière de corail australienne. Bon après tout ça j'avais bien pris des coups de soleil de la mort mais les parents avant de vous enflammer sachez que c'est la faute de Pauline Serres (oui je balance) ! Parce qu'elle m'a dit que pour pas abîmer les coraux il fallait pas mettre de crème solaire. Alors j'ai souffert mais c'était pour la cause écologique. Bon ce que j'ai appris après c'est qu'en fait si on en met genre 30 minutes avant d'aller dans l'eau la peau a bien absorbé donc c'est bon. J'ai donc octroyé à ma peau une journée de repos en restant cloîtrée comme une bonne sœur chez Aurore. Heureusement y avait le net et des films à mater :D ! Et de la biafine. Je suis ensuite partie pour le sud de l'île, plus précisément je me suis arrêtée à Luengoni dans un camping qui est probablement au bord d'une des plus belles plages de l'île si ce n'est LA plus belle. L'eau était un peu trouble à cause du vent mais c'était néanmoins parfait pour la baignade ! Et en plus le bonus c'est que je pouvais chanter de la merde à haute voix vu que j'étais toute seule sur la plage \o/ j'ai poussé mon exploration du sud jusqu'à Mu où se trouve deux jolies petites baies côte à côte. Puis il était déjà temps de se préparer pour le départ sur Ouvéa...